Fénelon l'écrivain et le prélat

François de Salignac de La Mothe-Fénelon, dit FÉNELON, est un écrivain et homme d'Église français.

FÉNELON est né en 1651 au Château de Fénelon en Périgord à la lisière du Querçy. Il est mort à Cambrai en1715. Ses études (humanités à Cahors, philosophie au collège du Plessis à Paris, séminaire à Saint-Sulpice sous la direction de Tronson) le préparent au sacerdoce, qu'il reçoit à l'âge de vingt-trois ans.

Il prêche d'abord devant d'humbles auditoires et pratique la direction de conscience . Lié avec Bossuet, il s'oppose aux libertins et aux cartésiens (Réfutation de Malebranche, écrit en 1681, il est publié en 1820; Traité de l'existence de Dieu, 1748) .

Nommé supérieur de la Maison des nouvelles catholiques en I678, il attire sur lui l'attention par sa maîtrise dans la direction des âmes. Des missions en Saintonge et en Aunis l'occupent quelque temps, mais il préfère devenir le guide spirituel d'une société choisie et dévote, groupée à la Cour autour des ducs de Chevreuse et de Beauvillier ; cette aspiration est favorisée par Mme de Maintenon. C'est dans ce milieu qu'il publie, en i687, son Traité de l'éducation des filles, dont la pédagogie, moderne et réaliste, est de " suivre et aider la nature ". Ce traité aux idées hardies et novatrices, fut retenue par les éducateurs du XVIII°siècle.

En 1686, après la révocation de l'édit de Nantes, s'acquitte sans rigueurs inutiles d'une mission en Saintonge et en Aunis. Chargé de l'éducation du duc de Bourgogne, réussît à dompter les emportements de son élève au point de le rendre timide. Académicien en 1693, archevêque de Cambrai en I695, tout en conservant ses fonctions à la Cour.

L'affaire du Quiétisme et ses démêlés avec Bossuet le firent exiler dans son diocèse à partir de 1697. La publication du Télémaque, qui parut une critique du gouvernement de Louis XIV, acheva sa disgrâce.;

Télémaque (1699) fut écrit pour le duc de Bourgogne, leçon de morale et de politique donnée à l'occasion des voyages que Télémaque, à la recherche de son père Ulysse fait chez tous les peuples de l'Antiquité.

Fénelon annonce les philosophes du XVIII°siècle, qui l'ont réclamé comme l'un des leurs, sinon comme le premier.


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Le Château de Fénelon à Ste Mondane
Le Prieuré de Fénelon à Carennac

Outre ses tâches épiscopales, la littérature l'occupe encore puisqu'il donne en I714 la Lettre sur les occupations de l'Académie française.

En 1697, il avait publié Les Aventures de Télémaque, où la fiction grecque et le tour un peu fade cachent quelques idées réformatrices.

Quelques années plus tôt, dans sa Lettre au Roi (1694), il s 'élevait avec force contre les abus de pouvoir, le luxe de la Cour, les guerres injustes, l'abandon où se trouvait l'agriculture. Ses Tables de Chaulnes (1711) iront même jusqu'à proposer d'installer auprès du roi un pouvoir modérateur émanant du . peuple. Mais il reste un auteur d'abord rehgieux, volontairement édifiant, avec mièvrerie parfois, avec grandeur aussi, dans son approche du mystère divin, son goût de la vie intérieure et de l'abandon à Dieu : " Toutes les plus folles passions qui transportent les hommes ne sont que le vrai amour déplacé, qui s'est éloigné de son centre. " (Lettre à une personne du monde.)