SALIGNAC-Eyvigues-Eybène


Salignac est un des cantons du " Far Est Aquitain " sur la ligne de partage des eaux entre la Dordogne, la Vézère et la Borrèze.

A Salignac, au Toulgou, à Eyrignac, sommeille la mémoire du plus prolixe écrivain de son temps, le mousquetaire La Calprenède.

A 18 km de Souillac et 18 km de Sarlat, Salignac s'étend sur une énorme superficie de hectares, dont plus des deux tiers par des coteaux couverts de landes et de taillis, sur des causses assez arides, limitrophe du département du Lot, la commune s'étend jusqu'au dessus de la gare de Souillac en dominant la vallée de la Borrèze d'un coté et de la Dordogne de l'autre.

Les remparts du château de Salignac ne défendent plus le village accroché à son éperon rocheux, mais, cette fière bâtisse des XII° et XIII° siècles, appartenant à la famille de Salignac-Fénelon, témoigne de son passé.

Les vieilles rues aux chaudes couleurs de la pierre du pays, recèlent les secrets de l'ancien couvent des Croisés (XIII° siècle), conduisent à la halle, à l'église gothique dont on admire le chemin de croix. Asseyez-vous un instant sous l'orme bicentenaire de la place, afin de goûter la douceur de vivre de ce Périgord Noir dont la discrétion n'a d'égale que la grande divertisse des découvertes et des randonnées offertes au visiteur.

Vous pouvez marcher sur les traces d'Artaban, célèbre personnage de roman de La Calprenède et découvrir l'allée de charmes séculaires qui conduit au manoir de Toulgou. Des chemins de randonnées pédestres, balisés, vous conduiront aux ruines de la préceptorerie des Templiers à la Veyssière. Vous découvrirez le manoir d'Eyrignac et ses célèbres jardins à la française.

Deux sentiers de découverte sont à votre disposition pour une ballade facile, intéressante et demandant peu de temps: "Au fil du temps: le bourg de Salignac", départ et retour au pied de l'orme, visite des vieux quartiers, le tour du château, le Barry, l'église, les fontaines ( 1 h 15 environ) "Sentier botanique d'Eyvigues", départ au bourg d'Eyvigues, découverte des arbres et de la flore typiques du pays (1 h 15 environ).

Le village d'Eyvigues (commune fusionnée à Salignac) vous offrira une promenade en forêt de Salignac, vous livrant au passage son église du Xlle, son manoir avec galerie du XVle, la chapelle d'Eybènes du Xlle, riche d'un retable du XVlle. Ce pays de verdure et de pechs boisés vous retiendra aussi pour vous enchanter de ses traditions culinaires, agréable complément au plaisir des yeux.

Au cours de l'été et sur plusieurs jours, au pied du château se déroule la fête à l'ancienne et des vieux métiers qui prend chaque année un thème différent : la Moisson en 1997, les noix en 1998. Un immense châtaignier multicentenaire domine les étals moyenâgeux ; l'Arbre de Vie conte quatre cent ans de l'histoire de Salignac en relation avec son plateau, la vallée de la Borrèze et ses moulins.

Cette tradition festive connaît un succès chaque année renouvelé qui en fait la deuxième manifestation populaire traditionnelle de la Dordogne, grâce aux efforts soutenus des très nombreux bénévoles et de toute la population du canton.

Début

Descendre à Borrèze

Descendre à Souillac

La Calprenède et Artaban

Gautier de Costes, seigneur de La Calprenède, naquit en 1610 au château de Toulgou, près de Salignac, d'une famille de magistrats sarladais. Il fit ses études à Toulouse, se destina à la carrière des armes et, à l'âge de vingt et un ans, en 1631, il partit pour la Cour de Louis XIII. Il y fut, au bout de peu de temps, élevé au grade d'officier du régiment des gardes et au titre de gentilhomme ordinaire de la Chambre du roi, et sut y amuser surtout les dames d'honneur de la reine Anne d'Autriche par les histoires merveilleuses qu'il leur racontait. Il s'était fait une réputation de charmant causeur et de conteur intarissable lorsqu'il se mit à écrire, " en s'excusant - disait-il - de manier la plume d'une main qui ne devait porter que l'épée. " Il composa d'abord des tragédies : La mort de Mithridate, Bradamante, Jeanne d'Angleterre, Clarionte ou le sacrifice sanglant, Le Comte d'Essex, Herménegilde..., puis il écrivit des romans qui eurent un prodigieux succès. Il les publia tous presque simu1tanément ; en 1660 parut Cassandre, en 1661 Faramond. en 1662, Cléopâtre. C'étaient de longues oeuvres jusqu'à 25 volumes, imitées de l'Arioste et des romans de chevalerie.

Les ouvrages de La Calprenède, par la peinture de beaux sentiments et de scènes héroïques, flattaient les goûts de l'époque ; ils furent bientôt entre toutes les mains ; des écrivains comme La Fontaine et Mme de Sévigné les lisaient avec passion bien qu'ils en comprissent les défauts. Dans une de ses lettres, Mme de Sévigné écrivait : " Le style de La Calprenède est maudit en mille endroits, de grandes périodes de roman, de méchants mots, je sens tout cela... Je trouve donc qu'il est détestable et je ne laisse pas de m'y prendre comme à de la glu. La beauté des sentiments, la violence des passions, la grandeur des événements et le succès miraculeux de leur redoutable épée, tout cela m'entraîne comme une petite fille. "

La Calprenède sacrifia trop aux goûts du jour et se livra trop à son aspiration sans réserve, il manqua de méthode et de mesure ; avec ses qualités de poète et d'écrivain, il aurait pu s'élever au niveau des auteurs immortels de son siècle ; il tient, cependant, une place honorable dans l'histoire de la littérature Française, et quelques-uns des types qu'il a créés, tels que d'Artaban, un des personnages du roman de Cléopâtre, sont demeurés populaires ; il y tient aussi une place sympathique :

" La Calprenède, Périgourdin, simplement voisin de la Gascogne, passa toujours pour un franc Gascon et son caractère était bien propre à accréditer cette légère erreur.

" Comment ! lâche ! Cadédis ! il n'y a rien de lâche dans la maison de La Calprenède. " répondit-il à Richelieu

Fier comme ARTABAN dit-on encore aujourd'hui ..


Château du Claud à Eyvigues

La Calprenède, déjà défiguré quelques mois auparavant par un accident de tir au château de Montflaine, mourut tué d'un coup de tête au front de son cheval effrayé par un convoi de boeufs, au mois d'octobre 1663, au moment où il terminait à peine la publication de ses romans et sans avoir pu jouir de leur succès.

Retour à Salignac